L’entrée en crèche de votre enfant est une étape importante. C’est un premier pas vers son autonomie et ses grands débuts en collectivité. Toutefois, votre bébé n’est pas encore tout à fait prêt à entrer dans la cour des grands et, si vous avez encore l’habitude de le nourrir au lait maternel, il n’y a aucune raison pour que cela change. La plupart des établissements d’accueil de jeunes enfants acceptent de donner aux tout-petits le lait de leur maman, mais le sujet est parfois encore trop tabou.
Comment fournir du lait maternel à la crèche ?
Si le lait maternel est accepté en crèche, ce n’est pas sans certaines conditions. Pour respecter les consignes d’hygiène et de santé, le lait doit être recueilli correctement. Lavez-vous les mains avant de remplir un biberon propre avec un tire-lait. Vous devez remplir autant de biberons que votre enfant en consomme habituellement. Fermez ensuite le biberon avec un bouchon obturateur.
Sur une étiquette, inscrivez la date et le nom de votre tout-petit. Placez le ou les biberon(s) dans un sac isotherme le temps du trajet jusqu’à la crèche. N’oubliez pas d’ajouter un pack de glace pour plus de fraîcheur.
Une fois arrivée à la crèche, transmettez immédiatement les biberons frais ou congelés au personnel. Ils seront ensuite placés dans une boîte hermétique ou bien dans un sachet de congélation neuf puis conservés au réfrigérateur.
Comment le personnel de crèche s’occupe-t-il des biberons de lait maternel
Les auxiliaires de crèche ont un protocole bien précis à respecter. La conservation du lait au réfrigérateur ne se fait pas au hasard. Lorsque le lait est frais, il ne peut pas être conservé plus de 2 jours. Ainsi, vous pouvez préparer vos biberons la veille pour le lendemain, à condition que vous l’ayez bien conservé au frais durant la nuit.
En crèche, le lait frais est conservé au réfrigérateur à une température qui n’excède pas les 4°C. Le personnel a pour consigne de ne jamais placer les biberons contre la porte du réfrigérateur. Une étagère à cet effet est prévue. Le lait est ensuite consommé le jour-même.
Le lait congelé est quant à lui conservé à -18°C au congélateur. Il se décongèle au réfrigérateur ou au chauffe-biberon à 37°C maximum, mais jamais au four à micro-ondes. Le biberon doit être donné dans les 24h qui suivent sa décongélation.
Enfin, que ce soit en crèche privée à Paris ou en crèche municipale, les règles d’hygiène courantes sont respectées. Le lait ne peut pas être réchauffé deux fois et, si l’enfant ne termine pas son biberon, le reste est jeté.
Les crèches sont-elles obligées d’accepter le lait maternel ?
Non, les crèches ne sont pas obligées d’accepter le recueil de lait maternel. L’été dernier, en 2019, le refus de deux crèches avait par ailleurs fait polémique. Ces deux crèches d’Isère avaient décidé d’interdire les biberons au lait maternel dans leur établissement. Une mesure qui va pourtant à l’encontre de la recommandation de l’OMS : un allaitement (si possible) exclusif au sein jusqu’à l’âge de six mois.
En réalité, en France, l’allaitement est encore quelque peu tabou. Si 66% des mamans françaises allaitent leur enfant juste après sa naissance, seules 25% d’entre elles continuent jusqu’au six mois de bébé. Face à ce taux très bas, certaines crèches ne préfèrent pas s’encombrer de lait maternel au sein de leur établissement.
Comment l’expliquent-elles ? Il s’agirait là d’une question de sécurité alimentaire. Le lait ne pouvant être tracé, la sécurité alimentaire des enfants pourrait être en jeu. C’est, du moins, les propos du maire de la commune de Seyssinet-Pariset, qui a interdit les biberons de lait maternel l’été dernier.
Si la plupart des crèches acceptent les biberons de lait maternel, certaines les refusent catégoriquement. Face à cette interdiction, les parents peuvent agir en lançant, par exemple, une pétition. Cela a été le cas en Isère et plusieurs milliers de signatures ont été récoltées. Pour se dédouaner, quelques crèches mettent alors en place un programme d’accompagnement, permettant aux mamans de venir à la crèche quand elles le souhaitent pour allaiter. Une mesure de bonne volonté, mais peu réaliste et peu accommodante.